En sa capacité de porte-parole national des radiodiffuseurs privés du Canada, l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR) exhorte le gouvernement à passer immédiatement à l’action pour s’assurer que les services de radio commerciale soient suffisamment viables pour soutenir les communautés qu’ils desservent et respecter les obligations qui leur sont imposées en matière de politique culturelle.

Les données découlant d’études effectuées récemment par Communications Management Inc. révèlent qu’au Canada l’industrie de la radio fait face à des défis de taille. Malheureusement, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) n’a pas reconnu ce fait lorsqu’il a examiné sa politique sur la radio commerciale. La politique en matière de radio, mise à jour en novembre 2022, conserve en effet le statu quo établi par une politique conçue il y a quelques décennies déjà, et ne tient pas compte de l’incidence des services numériques étrangers sur le paysage audio canadien. Il faut immédiatement réexaminer la politique sur la radio pour prendre en considération la viabilité de la radio au Canada.

Les Canadiens comptent sur leurs services de radio

Pour rester au courant, les Canadiens choisissent la radio commerciale puisqu’elle est de plus en plus la seule source de nouvelles et d’information locales dans les marchés moins grands. Nos services de radio nous aident également à établir un lien avec la communauté et nous tiennent compagnie à la maison, au travail et pendant le trajet du matin et du soir.

Les services de radio commerciale contribuent de façon importante sur le plan culturel, sociétal et économique. Il y a donc lieu de reconnaître leur impact :

  • 12 690+ d’emplois soutenus,
  • 373 M$ contribués au contenu canadien par le biais du développement du contenu canadien (DCC), des dépenses consacrées aux nouvelles et à l’information, des avantages tangibles et des redevances de droit d’auteur,
  • 136 M$ consacrés aux nouvelles et à l’information, y compris les reportages minute par minute dans les situations d’urgence.

La fermeture de stations est un risque réel et urgent

Les propriétaires de services de radio attendaient le résultat de l’examen que le CRTC a fait de sa politique sur la radio. Ces renseignements leur permettraient de décider quoi faire des stations non rentables.  Le manque de changements significatifs qui sont tournés vers l’avenir a été profondément décourageant et obligera les stations à prendre des décisions extrêmement difficiles.

Plus de 200 stations de radio commerciale risquent de fermer leurs portes. Quarante pour cent d’entre elles affichent une rentabilité négative et la rentabilité de 188 stations s’établit à un pourcentage inférieur à -20. Les marchés de petite et moyenne taille seront les plus durement touchés, ce qui entraînera des fermetures ou davantage de réduction des coûts par la régionalisation des nouvelles, la présentation accrue d’émissions souscrites et l’utilisation réduite des talents locaux.

Les recettes publicitaires continuent à diminuer

La pandémie n’était pas une petite anomalie. Au contraire, elle a fondamentalement changé le marché de la publicité locale lorsque les commerces locaux ont sabré leurs budgets ou réorienté leurs commerces vers les marchés électroniques. Face à cette situation, conjuguée au ralentissement économique actuel, les services de radio commerciale ont besoin que le CRTC reconnaisse la sombre réalité du marché radiophonique et qu’il réduise en conséquence le fardeau réglementaire.

Ce que le CRTC doit faire

Le CRTC ne peut pas continuer à  faire abstraction des graves défis pour la radio. La contribution culturelle qu’apportent les services de radio privée dépend d’une industrie florissante, et le cadre de réglementation doit contribuer au succès de la radio et éviter de créer des entraves.

Le gouvernement doit exiger que le CRTC envisage la situation dans l’optique de la durabilité si nous souhaitons que le secteur de la radio au Canada soit en bonne santé. Cela signifie qu’il faut :

  • réduire le fardeau réglementaire qui est imposé au secteur,
  • permettre davantage de souplesse en matière de propriété pour être en mesure de livrer concurrence dans le marché audio en transformation qui existe aujourd’hui.

Ce que le gouvernement peut faire

Le gouvernement doit donner instruction au CRTC de revoir la politique sur la radio commerciale pour s’assurer que son cadre de réglementation :

  • tienne compte du marché audio compétitif au Canada, surtout étant donné la présence d’acteurs étrangers qui n’ont aucune obligation en matière de contenu canadien et de financement,
  • établisse un équilibre adéquat entre le soutien pour l’industrie de la musique et la capacité de la radio de maintenir ses propres opérations sur le plan des talents locaux et des nouvelles locales.

Les données sont tirées du rapport élaboré pour l’ACR par Communications Management Inc., Structural change in the Canadian commercial radio market (disponible en anglais seulement).